vendredi 30 avril 2010

Le saviez-vous... La folle journée au Japon

Avril, pour les Français de Tokyo c'est, par exemple, le mois de La Folle Journée au Japon. Qu'est-ce ? L'exportation d'un festival musical. La Folle Journée de Nantes a exporté son concept au Japon il y a de cela 6 ans en 2005. Et oui, un festival cela peut aussi s'exporter. Dans le cadre de nos chassés croisés culturels, il est assez intéressant de jeter un oeil à ce festival. C'est une illustration parmi d'autres de la passion que voue les Japonais à la musique occidentale. Pas tous, bien sur, mais un nombre tout a fait significatif. C'est d'autant plus impressionnant que nos cultures traditionnelles musicales n'ont strictement rien a voir. L'une tend plutôt vers la pratique d'un instrument, souvent des plus simples mécaniquement parlant, où la pratique même l'emporte presque sur la représentation en publique, prenons comme exemple le Shakuhachi, taillé dans un unique bambou et ou tout ou presque se fait par le souffle et les lèvres, l'autre tend vers une construction toujours plus complexe et volumineuse, la polyphonie, l'orchestre, les instruments toujours plus sophistiqués etc... C'est un peu comme comparer une cathédrale gothique et un torii japonais. Cela amène toujours à se retourner sur sa propre culture et a y découvrir des spécificités qui nous paraissaient "évidentes" ou "immuables". La Folle Journée qui avait de fou la volonté de proposer des concerts à toute heure du jour, autour de différents thèmes n'est pas si folle que ça au Japon ou l'on va au concert le Dimanche matin à 09h00 par exemple ! En revanche elle concentre en plein centre de Tokyo un nombre de concert tout à fait remarquable et qui a su trouver son publique. Ajoutons à cela des prix défiant toute concurrence par rapport aux productions habituelles et le cocktails du succès est assuré, longue vie à La Folle Journée au Japon qui est aussi un petit morceau de France au coeur de Tokyo pendant 2,3 semaines.

jeudi 29 avril 2010

tsutsuji - qui se cachent derrière ce nom enigmatique ? Les azalées du Japon

Après les cerisiers en Avril et avant les hortensias en Juin, Mai est la saison des azalées. Taillés en bosquet ou en vastes etendues de 50 ou 60 cm de hauteur, ils colorent les parcs japonais de teintes beaucoup plus violentes : des violets cyan pour la plupart mais aussi des rouges vermillons, des jaunes citrons, des orange flashy. Contrairement aux azalées francais ils sont parfumés ! Surtout les violets standards que l'on trouve en bordure des rue à Tokyo par exemple. C'est un peu l'explosion du mois de mai, couleurs, odeurs, chaleur, soleil brulant, avant la chappe d'humidité de la saison des pluies en Juin Juillet. Ce n'est pas un hasard si c'est aussi la saison de LA semaine de vacances des Japonais, la Golden Week, GW en general autour du 5 mai., la semaine prochaine donc ! Bonnes vacances à nos amis du Japon, surtout que les avions circulent normalement maintenant pour ceux qui voulaient venir en Europe. Pour aller voir des tsutsuji au Japon, allez donc au Temple de Nezu (Nezu Jinja) à Tokyo dans le Bunkyo-ku (quartier de l'université). Vous en profiterez pour visiter un temple tout a fait traditionnel dans un quartier encore plus traditionnel : Yanaka, Sendagi, etc...

mercredi 21 avril 2010

Sur la route des Wagashi - Pas si "wa" que l'on peut le penser

Akafuku en haut, Hagi no tsuki en bas
Qui dit voyage au Japon, dit Omiyage. Ce sont les cadeaux que l'on rapporte de voyage. Traditionnellement ce sont des cadeaux de bouche : saké, sembei, gâteaux,etc... Chaque ville sa spécialité. En voici 2 qui montrent que les inspirations peuvent parfois se révéler bien lointaine. Ise : Akafuku. Ces gâteaux sont de petits "mochi" recouverts de pâte de haricot rouge. Très simples, ils associent deux des éléments les plus répandus dans la "Pâtisserie" japonaise et les traitent de manière on ne peut plus simple, un mochi, entouré de pâte de haricot rouge. Ils montrent aussi l'attrait du Japon pour le "coup de main" puisqu'ils sont modelés à la main et que l'on y retrouve l'empreinte intérieure d'une main. Là encore simplicité et geste épuré. Sendai : Hagi no tsuki. Ceux là sont plus élaborés. Une crème type custard insérée dans un gâteau éponge d'une légèreté surprenante. La technique y est plus industrieuse : "Mais comment mettent-ils la custard dans l'éponge ?", les ingrédients plus occidentalisant, gâteau éponge type génoise ou gâteau de savoie, crème custard a l'anglaise ou alors inspiré des flans portugais de Belem. Mystère. Au delà du fait qu'il faille absolument que vous y goûtiez un jour, ces 2 exemples, parmi tant d'autres, nous invite a découvrir le Japon sous l'angle des cartes de notre enfance : j'ai toujours en mémoire la carte de France que l'on suspendait au tableau, avec les diverses spécialités régionales Françaises, en cours de géographie, les galettes bretonnes, les dentelles d'Arras, la rillettes du Mans, le foie gras Landais, les Fromage du Poitou, etc... Ce voyage Nippon vous fera découvrir des influences insoupçonnées et des adoptions typiques de la culture japonaise qui adore se nourrir de l'extérieur.

lundi 19 avril 2010

Nagoya - carrefour à la Lyonnaise ?

Nagoya est une ville d'industrie, connue pour être le berceau de Toyota, c'est aussi une ville de gastronomie, à la croisée des chemins de l'île d'honshu, tout comme Lyon est un carrefour des routes européennes depuis l'antiquité. Est-ce cela qui y explique sa tradition culinaire, riche et parfois iconoclaste, faite de mélange et d'influence diverse ? On y retrouve les nouilles plutôt montagnardes, les Kishimen à Nagoya, plus large que des Soba mais plates contrairement aux Udons, des Anguilles selon une recette particulière Hitsumabushi, plus croustillantes que celles de Tokyo mais avec des influences du Kansai lorsqu'on y ajoute le liquide pour les manger façon Ochasuke, les volailles traditionnelles de Nagoya, le nagoya kochin qu'on l'on mange en yakitori, oyakodon, etc... Finissons par le miso katsu, qui rappelle la production locale de miso rouge. On y trouve aussi des influences plus occidentales avec le Morning ou toast plus ou moins travaillé, pour le café du matin et plus globalement une culture autour du café qui rappelle l'Europe. Si on y ajoute les dernières création plus junk-food comme les spaghetti sucrées (aux fraises, à la crème chantilly, au matcha, etc...), Nagoya se révèle une escale culinaire tout à fait intéressante. Lieu de passage par excellence entre Kanto et Kansai, l'arrêt est finalement surprenant. La facilité des transports nous fait parfois oublier les étapes du passé, ce serait pas mal de se refaire toutes les étapes du Tokkaido historique ! A mûrir pour un prochain voyage.

mardi 13 avril 2010

O ise san ou le coeur du japon traditionnel

Photograph © Aleksander Dragnes
Ise Jingu est le temple dedié à Amaterasu la deesse mère, fondatrice du japon et de son peuple, autant dire un monument dans la tradition japonaise. De passage au Japon j'ai fait le detour pour m'y rendre. 3 heures et demi de train pour rejoindre Ise depuis tokyo, rebarbatif d'un certain point de vue et initiatique de l'autre. Quittant Tokyo la moderne, à bord du Shinkansen, nous contournons le mont Fuji, qui a eu la gentillesse de se montrer à nous ce jour là et nous atteignons Nagoya, originale et industrieuse, berceau de Toyota mais aussi lieu de naissance de plusieurs shoguns. Puis... le train diesel, 2 voitures, en direction d'Ise. 1h30 pour plonger vers le japon traditionnel. Au bord de la voie, rizière inondée ou l'on prepare le repiquage du riz, aigrette blanche élégant, cerisiers en fleurs et bosquet de bambou. Nous voilà a Ise, bourgade construite autour du sanctuaire. Les gai jin se font rares par ici. La japon traditionel c'est la culture des Kami, les dieux présents dans la nature et Ise jingu ne fait pas exception, le lieu n'est pas comme les autres. Parfois inquietants comme a Nikko avec ces cedres immenses, son brouillard et son humidité, ces lieux offrent toujours un contact particulier avec l'environnement. Ici pourtant c'est une sensation d'energie qui prévaut. La forêt est plutot legere, la rivière large et fluide mais peu profonde est agile, fraiche, accueillante, les galets qui recouvrent le sol dans l'enceinte des temples rendent nos pas sonores presque metalliques, l'ambiance, recueillie et respectuese, est plutot joyeuse et communique la fierté des pelerins de pouvoir se recueillir ici. Le mystère bien sûr reste entier, le saint des saints n'etant pas accessibles a tout un chacun. Bien curieuse experience que cette journée à Ise et tres differente de tout mes précédents passages dans des temples japonais. On comprend mieux l'attrait des japonais pour certains endroits en France comme le Mont Saint Michel, j'y suis aller il y a peu et la configuration naturelle du lieu est vraiment epoustouflante. La force de la marée, les éléments, terre et mer, qui s'affrontent paisiblement mais inexorablement, ces lieux offre a reflechir sur ce qui nous entoure. Versailles et son chateau est aussi un ensemble interessant, qui donne a reflechir sur la culture francaise et son expression au travers de cette construction.